NAISSANCE DE SAN PEDRO (CÔTE D'IVOIRE)

HISTOIRE DE SAN PEDRO DE 1891 à 1966

Monsieur G. Robillard, a vécu en Côte d'ivoire de 1960 à 1973, c'est un personnage incontournable et un pionnier de l'histoire du domaine de San Pedro et Sassandra. Il a trouvé cette région inchangée depuis le passage du Lieutenant Quiquerez en 1891.

Toutes les personnes citées dans le texte ont contribué à l'aménagement de San-Pedro et Sassandra. Malheureusement, ce sont des oubliés de l'histoire du pays.
Le récit ci-dessous, est un tout petit résumé de son aventure.

SAN-PEDRO

J'ai lu récemment sur le site internet :
http://www.africaciel.com/afrique/portail/index/San_Pedro.html
Je cite " La ville elle-même de San-Pedro a été " découverte " par le Portugais Soerire Da Costa , il y a cinq siècles, qui l'a baptisée du nom du saint-patron du jour ".
La ville !.... Quelle ville ?... Il n'existait rien, peut-être deux cases et encore. Sans commentaire sur cette aberration " historique ".
Par contre, le site ci-dessous est plus sérieux dans l'histoire du Sud-ouest Ivoirien, plus exactement : Histoire de la Côte des dents, par Alfred SCHWARTZ (Bibliothèque de Petit Bassam PB 4547)
http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/divers2/010027989.pdf

Je cite :
Deux toponymes au moins datent avec certitude de cette Epoque : en premier lieu, l'appellation de Cap des Palmes, Cabo Das Palmas, en Portugais, qui figure dès 1471 sur la première carte nautique établie par les Portugais sur cette partie de la côte, En second lieu l'appellation de Rio de Santo André, qui allait devenir, en1857, la rivière SASSANDRA, graphie inventée par l'Amira KERHALLET, qui commandait alors la flotte française sur la côte occidentale de l'Afrique, chargé notamment de veiller à ce que les bateaux battant pavillon national ne se livrent plus à la traite négrière. KERHALLET, croyait tout simplement que SASSANDRA était le nom Neyo de la rivière Saint André. Le Rio de Sao Pedro, quant à lui, n'apparaît officiellement qu'en 1506, dans un document extrêmement important pour l'histoire de la côte : il s'agit de la description du littoral faite par un Capitaine portugais, Duarte PACHECO PEREIRA, auteur d'un routier maritime resté célèbre, appelé "Esmeraldo de situ orbis", qui peut se traduire par "Sur la grande émeraude de l'univers", en d'autres termes, "En parcourant le monde par mer", D'après TEIXEIRA da MOTA, érudit portugais qui s'est particulièrement intéressé à l'origine des toponymes portugais de la côte, le Rio de Sao Pedro, c'est-à-dire la rivière San Pedro, aurait cependant été baptisée dès la seconde moitié du quinzième siècle : c'est-à-dire entre 1471, année d'arrivée des premiers Portugais, et vraisemblablement la fin du siècle. On ne connaît ni la date, ni les circonstances exactes de cette imposition de nom. Pourquoi San Pedro ? On n'en sait rien.
Ce document très intéressant est en fait une causerie qui eut lieu le 6 mars 1972 devant le " brain-trust " de l'autorité pour l'Aménagement de la Région du Sud-ouest (ARSO) présidé par son Président-Directeur Général, Monsieur Emmanuel DIOULOU.
Signé : Alfred SCHARTZ

De 1471 à 1841 le territoire appartient aux " tributs " locales, et à partir de 1842 le commandant Bouët-Willaumez crée un protectorat français sur les bords de la Côte d'Ivoire, de la rivière Fresco à Half-Assinie http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Verdier
En 1863, Arthur Verdier s'installe à Bassam et travaille pour une maison hollandaise. En 1867, il crée son propre comptoir. Achète trois voiliers, qui commercent entre La Rochelle et Grand-Bassam.
Très attaché à l'expansion coloniale française, Verdier fait en sorte, que le territoire, soit FRANCAIS et NON ANGLAIS ????
De 1887 à 1889, le Capitaine Louis-Gustave Binger entreprend l'exploration de l'actuel Mali et poursuivit sa route jusqu'à Grand-Bassam (Côte-d'Ivoire actuel)
Le 3 Mars 1891, l'Administration des Colonies mettait en route la mission QUIQUEREZ, qui avait pour but de développer l'influence française dans cette région.
Mais la France, Grande et Généreuse comme toujours, offre à Monsieur Verdier (en récompense de ses services) une superficie (au choix) de 300 Kms Carrés en toute propriété, à choisir sur le territoire.
Ce Mr VERDIER choisi San Pedro. (que l'on nommera , domaine de San-Pedro)
A partir de l'embouchure, 15 kms à l'ouest, 15 kms à l'est et 90 kms en profondeur.
Ensuite, Verdier, revendit ce domaine à une entreprise Française à capitaux hollandais. Cette société s'appelait CGEPAR (compagnie générale d'entreprise et de participation)dont le siège est à Paris.

Les Scieries Africaines ont été propriétaires du domaine de San Pedro, jusqu'en 1960. D'après la vétusté de celle-ci et de son environnement, elles devaient être installées à Grand Bassam depuis très longtemps. Mais depuis quand ?
La ville de Grand Bassam, n'était pas très importante à cette époque et ne comprenait que quelques vieilles maisons " en dur " du type colonial.
Le bord de l'océan, était particulièrement magnifique et agréable à vivre.
Cette ville de l'Est Ivoirien n'est pas très éloignée de l'embouchure de la COMOE. C'est la région de l'Ethnie Ebriés
Au fur et a mesure, les exploitations forestières des scieries africaines se sont développées et en parallèle les industries du bois.
Il existait à Grand Bassam en 1960, d'une part la scierie, mais aussi une fabrique de contreplaqué.
Viendra ensuite la construction et la commercialisation sur une grande partie des territoires africains de bungalows en préfabriqué, genre de chalet, très bien conçus pour ces climats tropicaux.
Les exploitations forestières, de Samankro, de La Mée région d'Adzope, et du 7ème Parallèle, étaient gérées d'une manière très sérieuse, avec les mêmes normes rationnelles, qui ressemblaient aux normes et aux exigences des Eaux et Forêts en France.
Les Scieries Africaines, comme d'autres " forestiers ", ont participé au développement de tout le territoire, En ouvrant les pistes d'accès dans ces zones de la basse côte.
Avant les forestiers il n'existait pas de moyens importants pour assurer la pénétration des zones, le matériel "engin chenillé "était indispensable. (Ce n'était plus la machette)

DOMAINE DE SAN PEDRO

Les Scieries Africaines avaient commencé à exploiter, avec de faibles moyens, la forêt à proximité de l'embouchure de la rivière San Pedro.
Des traces d'exploitation (très limitées au bord des rives droites) ont été retrouvées en 1964, nous avons retrouvé une locomotive Decauville, sur laquelle apparaissait encore une date visible "1924". (photo jointe)
Cette locomotive a été ramenée, au musée d'Abidjan en 1965.
C'est en 1960, que le Domaine de San Pedro, devient propriété de l'Etat Ivoirien, lors de l'Indépendance.
Les scieries Africaines conservaient, néanmoins, le droit d'exploiter "le bois" ce qu'elle décidait de faire et préparer l'exploitation du domaine. Pour se faire, elle s'adresse à la SO GE TEC, bureaux d'études spécialisés travaux publics. Géomètres et topographes.
Cette société fait partie du même groupe financier.
Dans un premier temps, elle délègue Monsieur AMBERNI, pour baliser sous forme de layons ouverts à la machette les limites extérieures du domaine soit 90 kms. Sud - NORD ensuite au bout des 90 kms, un layon Est-Ouest de 30 kms et pour redescendre jusqu'au bord de mer Nord-Sud. (Ce layonnage était réalisé par boussole en utilisant non pas les orientations magnétiques mais rectifiées en géographique.)

Monsieur AMBERNI est un homme de 62 ans. Une personne qui inspire le respect, n'a t-il pas fait l'étude du tracé du chemin de fer - Abidjan vers la Haute Volta !
En 1960-61, les cartes IGN ne sont pas encore d'actualité et se situer dans la jungle n'est pas une petite promenade de santé, maintenant nous appellerions cela " opération survie"
Il fallait vivre de la nature, manger des cœurs de palmiers crochus, boire de l'eau fraiche en déterrant les racines de fromagers ou fraké, de certaines lianes ... pour la viande, piéger un céphalophe, porc épic ou autres, Et, surtout éviter toutes les embuches imprévisibles... NE PAS ÊTRE malade, pas de docteur ni possibilités de crier au secours, dormir à la belle étoile, sur un lit picot très rudimentaire. A cet âge: " Chapeau Mr.Amberni "
Monsieur AMBERNI, fait l'essentiel " le point de départ "
J'ai 23 ans lorsque la SC-AF me recrute, topographe de formation, je venais d'être libéré de l'armée en qualité de sergent, après trois ans effectués dans les troupes coloniales en Afrique Equatoriale.
Pour sonder mes aptitudes, les scieries africaines m'envoient en pleine jungle retrouver Monsieur AMBERNI. Plus tard, j'y reviendrai seul pour continuer le travail commencé.
L'armée, organisée avec une logistique adaptée, n'était pas réellement une "sinécure " mais en groupe, armé, on ne se sentait pas isolé.
Se retrouver, seul, livré à soi même, totalement responsable de sa survie et de celles de ses hommes, la jungle est totalement "dévoreuse" nous avions le sentiment d'être une goutte d'eau dans l'océan.
Les commentaires sont inutiles, nombreux aventuriers ont écrit leur roman.... ce qui amène leurs lecteurs à n'avoir que des à priori et des craintes à pénétrer ces immenses contrées, vierges de toute présence humaine.
Les récits de ces expéditions, sont " très romancés ". En fait, on s'y habitue très vite et l'on réalise que beaucoup de choses sont écrites pour pimenter la lecture. Mais, avec un minimum de réalisme, de volonté et de sang froid, l'on s'en sort très bien. Les bêtes sauvages ne sont pas dangereuses......elles fuient toutes... sauf, " les magnans " des fourmis qui font table rase sur leur passage..... Elles sont impressionnantes !!
En 20 années passées dans la jungle, je n'ai constaté, que 4 - 5 morsures de serpents c'est peu en sachant que chaque jour, beaucoup de personnel y travaillait.
Réalisations des travaux d'approches
Les travaux d'avancement de layonnage étaient lente, environ 1 km par jour, pratiquement aucune visibilité (tout juste 2 mètres devant soi).
Pendant les travaux, je profite de ma qualité de topographe pour former trois africains qui m'accompagnent (les plus ouverts et intéressés) au métier de boussolier.
Chose judicieuse, car ces trois personnes deviendront des gens consciencieux et sérieux qui accompliront des taches à responsabilité et seront amenés à terminer les travaux commencés.

SUITE DES TRAVAUX


Le pourtour du domaine étant balisé sur le terrain, la deuxième opération importante consistait à rechercher le tracé des futures pistes à ouvrir.
Des reconnaissances aériennes sont donc effectuées sur l'ensemble du domaine pour déterminer les buts et directions à suivre.
Sur la rivière San Pedro, nous remarquons, à environ 50 kms en amont, un goulet de rétrécissement formé de rochers, ce point repéré est très intéressant, " C'est le lieu dit rapide grah " qui semble propice à la construction d'un futur pont. La base rocheuse servirait d'ancrage solide pour des piles de l'ouvrage.
Je suis donc chargé de trouver un passage à travers la jungle pour arriver sur ce lieu " rapide grah ".
La recherche d'itinéraire commence en 1961.
Il existait une ancienne piste forestière qui partait de la route Deneuve et qui se dirigeait vers Monogaga. C'est de ce dernier lieu Monogaga que commence la recherche.
Il n'était pas question de faire n'importe quoi, le tracé d'une piste est délicat et difficile dans cette jungle fermée sans visibilité.
La future piste doit respecter des normes diverses, déclivité des pentes, virages, éviter les zones marécageuses qui nécessiteraient des terrassements considérables.
Utilisation au maximum des lignes de partage des eaux de ruissellement. Conserver aussi une direction générale .......
L'inquiétude subsiste aussi, plus les recherches avancent, plus l'éloignement se fait sentir... Il fallait trouver pour finir le point fixe "Rapide Grah "
A savoir que le domaine de San Pedro, sur la Côte du Golf de Guinée, se situe très prés de la ligne " Equateur ", il y pleut beaucoup...la grande saison des pluies est en Mai et ne va pas tarder à venir, il faut donc terminer au plus vite le tracé et toute reconnaissance au delà vers Djakotéti.
Le repli est envisagé, pour ce faire, sur de petites pirogues avec piroguiers empruntés aux Bakoués du seul campement de Gaouri Blahou, nous descendons la rivière.
Auparavant un messager pédestre d'origine locale, avait été envoyé, avec mission de contacter Mr Brassel, directeur de la Delmas Vieljeux, de Sassandra, pour qu'il trouve et fasse partir vers l'embouchure de la rivière San Pedro une pirogue de pêcheurs Fanti, pour récupérer l'équipe.
La descente vers l'embouchure se passe très bien, même agréable.
Nous arrivons, à l'embouchure, le soir en fin d'après midi, sur la rive droite deux cases, construites à quelques mètres de l'eau, sont habitées par deux hommes. Kroumens qui nous reçoivent très bien.
L'hospitalité nous est offerte, j'ai droit à un lit de bambou avec couverture et draps !! C'est surprenant, mais ce petit confort est très apprécié.
Draps et autres, (le grand luxe pour un tel endroit), portaient les marques, Fraissinet, Delmas et autres. Toutes ces choses avaient été " détournées " des bateaux.
Bref, sans commentaires. Dans l'attente de la pirogue FANTI, (grand modèle, à moteur), l'attente est reposante et permet de goûter à cet endroit calme, vraiment perdu " un autre monde ".

DECOUVERTE DE LA TOMBE DU LIEUTENANT QUIQUEREZ EN 1960 PAR GERVAIS ROBILLARD (1 )

L'embouchure de la rivière, San Pedro, n'est pas visible de la mer. Une importante colline assez élevée, la cache.
Le lendemain dans la journée, afin de scruter l'horizon du haut de cette colline, pour voir si une pirogue arrivait, j'escalade cette bute et surprise, je vois dans la végétation un genre de menhir et aussi les ruines d'une maison d'habitation.
Quelques murs en pierre restaient apparents dans les ruines de cette maison, des anneaux métalliques y étaient encore scellés.
Sur ce monument, une plaque semblable au marbre blanc était fixée sur laquelle était gravé Lieutenant Quiquerez.
Cette image, m'est restée en mémoire.
Un militaire Français enterré en ce lieu représentait pour moi qui venais de quitter l'armée un symbole très fort qui ne peut pas s'oublier facilement.
J'ai eu à ce moment, une pensée très forte pour mon grand-père, mort en 1914/1918 et dont nous n'avons jamais eu d'informations sur sa disparition.
La pirogue arrive, 15 hommes embarquent, elle est bien chargée, elle est creusée dans un tronc d'arbre fromager, passage de la barre très sportif pour gagner la haute mer.
Mes mains, accrochées au bord de l'embarcation trempaient dans l'eau......
Nous avons mis le cap mis sur Sassandra, une mer très calme et un voyage sans trop d'émotions, on s'en souvient tout de même.
Je débarque à Sassandra, comme c'est agréable de retrouver une vie normale. Ma mission est terminée.
Je discute avec les Européens de Sassandra, nous parlons de la Pointe Quiquerez et des souvenirs qu'elle rappelle à certaines personnes
Après quelques jours de repos je retourne sur mon lieu de " résidence ", chantier de LAMEE, près d'Adzopé, région habitée par l'ethnie ATTIE.
De ce dernier lieu, je repars pour d'autres missions à San Pedro, mais aussi dans la région Nord Est, sur la rive droite de la Comoe, qui fait frontière avec le Ghana.
Fin 1961, mon contrat de 20 mois avec les Scieries Africaines se termine, je ne le renouvellerais pas.
Je suis sollicité par la Compagnie Forestière de l'Indénié, groupe qui fait partie des "Grands Moulins ". J'accepte le poste de chef de Chantier d'exploitation.
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ENTRE temps, avant mon affectation a la Compagnie Forestiere de l'Indénie ,
Je pars en reconnaissance en République Centre Afrique, région de M'Baiki, sur la Lobaye, rive droite, pays Pygmées, peuple qui vit encore à cette époque (1962) comme il y a des millénaires.
Très impressionnant, seul avec un interprète, je trouve les Pygmées après une marche de plusieurs dizaines de kilomètres, dans une forêt primaire magnifique imposante, écrasante.
Ils n'avaient apparemment jamais vu "un blanc ", Mon taux d'adrénaline était assez élevé. Par précautions mon guide et interprète m'avait conseillé judicieusement et je m'en sors avec beaucoup de satisfaction. Je venais de réaliser, comme d'anciens " super explorateurs ", quelque chose "qui marque un esprit ". Je suis aussi conscient que la préparation faite était des plus restreintes, pas d'arme, pas de porteurs, c'était réellement "trop léger" Je me suis promis de ne pas recommencer.
Je visite aussi le secteur de N'Gotto, à partir de la rivière Sangha.
Je pars de Berbérati, vers Salo, Nola et par chance je trouve au bord de la rivière un remorqueur de la CGTA, à Nola ou Salo, je ne souviens plus. Je descends cette rivière jusqu'à OUESSO.
C'est merveilleux, je suis comblé.
Je remontai ensuite la Sangha, pour retrouver à Berbérati, le directeur de Centramine , Monsieur Berger, qui me ramènera sur Bangui avec son petit avion.

Mon travail de chef de chantier à la Compagnie forestière de l'Indénié.

Mon campement est établi à DAIRO, aux environs de DIVO.
Je reste dans ce secteur de 1962 et 1963
Beaucoup de souvenirs aussi, je découvre Grand Lahou, Fresco, Port gauthier, la rivière Boubo que je descends aussi en pirogue pendant 2 jours.
En lisant les comptes rendus du Lieutenant Quiquerez, je reconnais parfaitement tout le trajet réalisé lors de sa mission.
En reprenant l'itinéraire suivi en 1891 par cet officier, parti de Lahou en allant vers l'Ouest jusqu'au Cavally. Que retrouvons-nous vers 1960/1962 ?
Les lagunes et le canal d'Assini, aboutissaient à Fresco (Port Gauthier) pas d'autres traces que celles laissées par ces forestiers, mais aussi quelques vestiges de l'ancienne exploitation de la mine MOKTA, mine à ciel ouvert de manganèse.
Les pistes ouvertes qui aboutissaient à Port Gauthier partaient de Lakota et de Sago via Okromodou.
La piste forestière qui apparait la plus ancienne est celle de Lakota à Sassandra, rien de particulier, aucun village important n'est remarquable. Ce n'est qu'en arrivant a quelques kilomètres de Sassandra ou été construit par " Weygand (à confirmer)" le pont qui franchi le fleuve.
Sassandra se trouve au bord de l'océan, où existe un wharf qui permet le commerce avec les navires. On ne peut pas appeler Sassandra une ville (en 1960), car ce n'est pas très étendu, ni populeux. Probablement, le seul lieu qui a le plus changé depuis le passage du Lieutenant Quiquerez et cela grâce au pont.
A cette époque, 20 à 30 européens habitaient déjà là, des gens entreprenants et courageux, ils vivaient de manière très renfermée, pas de radio TSF pas de distraction, apparemment pas beaucoup de contacts avec l'extérieur, leur petit univers devait leur être suffisant. Sans doute ce que l'on appelait " Le calme colonial "ça existe, j'ai appris ce que c'était.
En entrant à Sassandra, les premiers bâtiments visibles sont ceux de la scierie Deneuve, couple de gens très aimables, très sages et modestes, d'environ 50 ans.
De nombreuses années d'Afrique, des bâtisseurs, des planteurs, des entrepreneurs, ils employaient de nombreuses personnes du pays.
Chantiers d'exploitation forestière, pour alimenter la scierie, plantation de bergamotes pour récolter "l'essence", plantation de bananiers.
Nous devons aussi à Mr Deneuve l'ouverture de la première piste qui partait de la scierie et se dirigeait vers le nord. Cette première piste a été prolongée par les Scieries Africaines et ensuite est devenue la route des crêtes qui a reliée Sassandra Soubré.
Une seconde scierie existait aussi à Sassandra, celle de Mr Giraudel.
Plusieurs planteurs de bananiers, Mr Bossard, "une figure " ce dernier avait inventé la conservation des bananes dites" confites", je me souviens en avoir mangé lorsque j'étais enfant en France, à la fin de la guerre 39-45 et quelques années après.
Mr Miguere, autre planteur de bananes.
Plusieurs personnes, notamment une personnalité Mr Brassel, représentant de la Delmas Vieljeux, compagnie Maritime très connue sur les lignes africaines.
Une autre personne, dont le nom ne me revient plus en mémoire, il était électricien professionnel, ancien employé des Scieries Africaines, il avait travaillé à San Pedro vers les années 1920. Ce dernier m'a raconté les difficultés rencontrées pour exploiter la foret au bord de la rivière San Pedro.
Un hôtelier, Hôtel Dombrowski pour les européens de passage.
Un épicier, bazar, Osseyran , libanais d'origine...
Près de Sassandra, nous remarquions aussi une plantation de palmiers à huile IRHO
Une usine pour fabriquer l'huile avait été bâtie, à partir d'une piste forestière ouverte en direction de Drewin, Monogaga.
Non entretenue cette piste était presque totalement refermée par les parasoliers en 1960.
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Je retrouve le domaine de San Pedro en 1964,
Les scieries Africaines m'ont recontacté pour diriger tous les chantiers forestiers du domaine. Mais je venais de me marier et je n'ai plus accepté de continuer cette vie de nomade, prospecteur.

GERVAIS ROBILLARD.

(1 ) D'autres personnages ont voulu s'attribué la découverte de cette tombe, mais n'étaient pas présent à San Pedro en 1960, tout l'honneur en revient à Mr Robillard.

Site sur le port autonome de San-Pedro (Côte d'Ivoire): http://www.sanpedro-portci.com/fr/historique.php

CÔTE DE GUINEE vers 1890

GOLFE DE GUINEE VERS 1895

HABITANTS DE SAN-PEDRO > 1894

Photo tirée du livre du Colonel FIX ( le Beau-père du Lt QUIQUEREZ) "Souvenirs d'un Officier d'Etat-major" 1870 - 1894

VILLAGE SUR LA LAGUNE

Type de village rencontré par l'expédition Quiquerez

VILLAGE PROVISOIRE DE SAN-PEDRO

Ce village "provisoire "avait été construit pour commencer les premiers travaux et démoli au début du creusement du port. 1968 -1970
Photo Gervais Robillard.

POINTE QUIQUEREZ


Emplacement du port de San-Pedro avant sa construction.
La pointe Quiquerez se trouve sur le fond le plus éloigné
En premier plan on aperçoit la digue en gabions et cailloux divers, après la construction de celle-ci un ensablement s'est créé que l'on voit nettement sur la photo.
On peut apercevoir cette digue sur l'image actuelle du port (ci-dessous), qui constitue l'entrée de ce dernier.

Photo Gervais Robillard

PORT DE SAN-PEDRO 1983

Sur ce plan actuel, nous apercevons la Pointe Quiquerez ainsi que la digue, dont nous venons de parler (ci-dessus)

LOCOMOTIVE DECAUVILLE

LOCO récupérée en 1965-66 (au fond de la rivière San-Pedro). La piste venait d'arriver au bord du san Pedro, 5 à 6 kms en amont de l'embouchure, le bac pour traverser venait d'être mis en place.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Decauville

Photo Gervais Robillard

LOCOMOTIVE DECAUVILLE

Anecdote de Monsieur Robillard:
Ce jour là, où la loco a été sortie de la brousse, tractée par l'unimog l'engin en jaune...
Les pistons ce sont dégrippés sur celui-ci et de la poussière s'est envolée en petit nuage, j'avais créé la panique en criant " attention elle va démarrer "
Sur cette loco figurait une date inscrite a la peinture 1924 ou 1927 !!!
Cette loco a été ramenée à un "musée" d'Abidjan où Grand Bassam ???
http://fr.wikipedia.org/wiki/Decauville

Photo Gervais Robillard

NAISSANCE DU PONT DE SAN-PEDRO

Endroit précis du futur pont sur la rivière San-Pedro, 4-5 kms de l'embouchure et où la piste ouverte a abouti.
De Sassandra, piste Deneuve 30 kms prolongée à partir de la Ménée
Arrivée au bord de la rivière San Pedro 50 kms plus loin
Ensuite le bac a été installé , celui ou la locomotive a été transportée.
(Notes de Monsieur G.Robillard)

Photos Gervais Robillard

Pont à la Ménée

Avant la pose du tablier

Photo Gervais Robillard

PONT DE SAN-PEDRO TERMINE EN 1965/66

Photos Gervais Robillard

Pont à la Ménée 1964


Première construction importante réalisée en 1964 à la Ménée, environ 50 kms de San Pedro, dans la direction. du futur port.
Culées en béton, traverses porteuses en bois de badi, bois imputrescible. Billes de bois équarries à la hache et herminette. Portée, deux fois 17 Mètres soit au total 35 mètres.
Les piles en béton je les ai coulées dans dans moules a buses encore visibles sur cette photo.
Le camion chargé est le premier qui a emprunté ce pont. ( total en charge environ 30 tonnes.)

Texte et Photo Gervais Robillard

PLAGE DE BATELEBRE.

Plage de Batélébré, près de Sassandra

Photo Gervais robillard